mardi 25 mai 2010

Qui suis-je ?

Il n’y a pas plus de quelques générations, les Français parlaient la langue de leur province avant d’apprendre celle de leur pays et ils portaient les vêtements traditionnels de leur région. Non seulement les coiffes des femmes mais la forme des costumes et leurs couleurs proclamaient l’appartenance des individus au groupe dans lequel sa place était marquée dès sa naissance. Cette première étape s’appelle encore aujourd’hui en Suisse « bourgeoisie » et elle autorise son détenteur à se reconnaître Suisse, parce qu’il est bourgeois de telle ou telle communauté à taille humaine…Il se déclarera d’autant plus volontiers patriote et attaché à la nation qu’il tient à elle par une ascendance « palpable », si on ose décrire ce processus d’identification immédiate. Il est Suisse parce qu’il est Soleurois, et non l’inverse.

Il est évident que le jeune banlieusard porte des vêtements anonymes et même souvent « unisexe », parle une langue différente de celle de ses grands parents, cependant c’est encore par son environnement immédiat que la presse situera le jeune en difficulté dans « les Quartiers » alors qu’elle célébrera le jeune « Massicois » distingué par une victoire sportive. Les mots sont plus têtus qu’il n’y paraît, tant il est vrai que l’appartenance de proximité ne peut être oubliée.

CIFRI

Cf. Œuvres de Marie Denise Pierrelée