mercredi 23 février 2011

La fécondation réciproque des connaissances

Décrivant la rencontre d’un nouveau venu, on décompose souvent ses traits. On dit « Il est comme… » Peut-être, poursuit-on l’analyse des influences familiales qui l’ont formé, « Il ressemble à…Il est bien le fils de… » Et c’est finalement à travers ces précisions que nous faisons assez connaissance avec ce personnage pour l’intégrer au cercle de nos proches.
La société nouvelle que nous découvrons aujourd’hui n’est pas sans rappeler d’autres étapes de l’histoire humaine, d’où l’intérêt des livres qui développent ses origines historiques : c’est le cas du petit livre que Danielle Jacquart a publié en 2005 chez Gallimard dans la collection « sciences et techniques » sous le titre « L’épopée de la science arabe ».

Les illustrations facilitent grandement cette promenade autour de la Méditerranée car elle fait place à tous les échanges culturels qui ont construit notre savoir au fil du temps. De Bagdad à la Nasa, de l’Andalousie aux Universités, l’aspiration de l’intelligence humaine dépasse finalement les hostilités peureuses ou avides pour guérir les malades, émerveiller les astronomes et étendre le partage de la
connaissance à tous les continents.


CIFRI

mardi 15 février 2011

« Les Histoires de Walt Disney »

 « Qui est Charles Perrault ? Comment se fait-il qu’il dise la même chose que Walt Disney dont nous aimons bien les histoires ? » - « Moi, j’aime mieux les films comme la Belle et la Bête que les dessins animés, je trouve que c’est plus beau. » Sont-ils plus ignorants que nous ces jeunes qui ne retiennent que les images de la télévision alors que les jolies illustrations de nos livres d’images situent les contes de notre enfance en France, à l’époque de Perrault, alors que nous les partageons avec tant d’autres peuples.

Ces écoles de vie se sont adaptées aux détails de la vie de chaque peuple, ici on parlera de lampes et de torches ailleurs, mais la leçon reste la même. Car un conte n’est pas une histoire anecdotique, mais la transposition des situations humaines à un niveau si épuré qu’il devient général, c’est par là qu’il est école de sagesse et affleure aux questions philosophiques justement présentées pendant l’enfance avant qu’elles ne forment une synthèse à l’âge l’adulte.

Ce patrimoine commun aux hommes est le lieu idéal pour reconnaître nos ressemblances par delà nos différences, tels ces jeunes qui peuvent commencer le récit en Français puis passer la parole à un copain qui le continuera en arabe et laissera la fin à celui qui parle swahili chez ses parents.

CIFRI

Cf. « Quand deux fables se rencontrent »  publié grâce au FAS,

 
Les premiers écrits de sagesse connus se trouvent dans le livre de « Kalila et Dimna » composé en Inde vers 300 de notre ère par un sage brahmane nommé Pilpaye pour le roi Dabchalim. Celui-ci ayant reconnu la sagesse de ce savant l’envoya dans tout le royaume apprendre à tout le monde comment vivre bien.
Pour se faire comprendre à la fois  des enfants et des adultes, l’orateur racontait des histoires d’animaux dont les héros étaient des chacals : Kalila le sage et Dimna le fourbe.  Le roi fut si content de cet enseignement qu’il en organisa une lecture publique devant les grands personnages du royaume et, pour récompenser Pilpaye, on enferma son livre dans le coffre-fort du palais royal, afin que les ennemis du pays ne puissent jamais s’en emparer et y apprendre la sagesse. Heureusement que la voix de Pilpaye était maintenue dans un livre car peu à peu celui-ci fut recopié puis traduit en Persan, dès le 6° s. puis en arabe vers 750. Ce livre finit par être connu en Europe, et les histoires elles-mêmes se répandirent en Afrique du Nord et même en Afrique de l’Ouest.
C’est passionnant de chercher par quelles voies ces belles histoires ont passé pour aller à travers les terres des hommes qui sont toujours affrontés aux mêmes questions.



mardi 8 février 2011

du berceau à la place publique

 A qui viendrait l’idée d’installer son nourrisson à même le sol de la place de la mairie ? Dans tous les pays du monde, le berceau ou le tapis élargissent un peu l’espace des bras maternels qui ont accueilli le nouveau-né. Tant qu’ils peut toucher de ses mains les frontières qui délimite l’étendue de sa liberté, il ose de plus en plus user d’elle pour découvrir le monde et vient le jour des premiers pas qui inaugure l'autonomie du petit d’homme.  
Pour autant, peut-on imaginer qu’il va accéder immédiatement à la citoyenneté ?
Certes, l’Etat civil le compte parmi les membres de la nation, mais bien des peuples ont ignoré cette inscription tandis qu’aucun n’omettait les rites de passage à l’âge de raison et à l’entrée dans la communauté adulte. Ces fêtes montraient la liberté progressive d’une jeunesse confrontée aux limites humaines, y compris l’inévitable mort.
La précipitation du monde moderne télescope souvent ces séquences au point de s’étonner qu’un adolescent ne se reconnaisse pas une place dans son pays et se réfugie dans une bande ou, au mieux, un quartier dont il arpente les rues. Mais si ses pieds n’ont pas foulé des sols moins connus, si ses yeux n’ont pas regardé des témoins du temps passé, comment ce jeune pourrait-il adhérer à l’image d’une communauté dont il n’a pas eu le temps d’accepter les traits ?


CIFRI

Cf. Œuvres de Françoise Dolto



mercredi 2 février 2011

Apprendre, mais comment ?

Depuis toujours et dans tous les pays, les adultes ont transmis leurs connaissances à la génération suivante, et aussi les valeurs qui guidaient leurs choix. Cependant, les méthodes ne sont pas immuables puisqu’il s’agit de préparer l’enfant à un monde qui change, et parfois très vite ! en france, la « pédagogie spécialisée » a souvent joué le rôle de laboratoire pédagogique parce qu’elle jouit de plus de liberté que l’éducation nationale supposée convenir à tous « ceux qui n’ont pas de problème ». Mais les autres ?

Ainsi, comprend-t-on  l’importance donnée au rythme pour l’éducation des jeunes malentendants. Madame borel maisonny connaissait-elle les danses des africains quand elle imaginait le programme du « bon départ » ? En tous cas, elle se rappelait les « berceuses » qui calmaient les enfants de sa génération. Adulte, elle en savait encore les paroles et la musique, et elle cherchait pourquoi ces acquis lointains demeuraient inaliénables. 

CIFRI