Une salle
de cours accueillant une centaine d’étudiants français, Indiens, Africains
sub-sahariens , tous cherchant à se rapprocher de leurs compatriotes par
crainte d’être méprisés par les autres. Sur le bureau du professeur un chou
bien rond, et l’exercice demandé : « Décrire ce qui est sur la
table »
Invariablement,
les Français répondent au raisonnement à trois temps qui les caractérisent :
« ceci est cela » Etonnés, flairant un piège, ils font du chou soit
un légume, soit un volume, soit une plante, mais toujours une seule épithète. Tandis que
les Indiens proposent les réponses simultanées aux cinq questions :
« Qui l’a fait, pourquoi, en quoi, avec quoi ? selon quel
modèle ? ». Un Noir, respectueux du mystère de l’être évité au moins
la confusion d’un regard superficiel, il résume toute la question en
affirmant : « Un chou n’est pas un chat », et il est vrai qu’il
ne manque que le miaulement pour entendre un minou rentrant sa tête dans ses
épaules. L’Européen est efficace, l’Asiatique ouvert à tous les possibles, et
le Noir spontanément philosophe.
CIFRI