Le même mot convient au travail de la terre, à l’art, à la
jurisprudence et sert encore les rédacteurs des publicités touristiques. Plus
frappant encore, on dit qu’on « élève » le vin mais aussi un monument
et même un enfant. Pourquoi ce même vocabulaire alors qu’il s’agit d’espèces
pourtant distinctes ? Peut-être le mot est-il si large qu’il associe dans
un seul effort l’action du corps et celle de l’esprit au point qu’on
« goûte » un cru, une poésie, qu’on apprécie le bon ou le
mauvais « goût »
d’un comportement humain. Voilà donc une perception assez vaste pour convenir
aux formes multiples de la vie sur la planète…et de prendre les couleurs de
toutes les traditions qui relient les siècles comme les territoires. A l’heure
où la technique abolit le temps et l’espace, le renouvellement de ce terme
n’est-il pas un cadeau pour la paix ?
CIFRI