vendredi 11 juin 2010

Identité ou autodestruction ?

Les plantes grimpantes se cherchent un appui pour grandir, s’il leur convient elles fleurissent facilement, mais allez donc faire pousser un poirier contre une barrière métallique ! Si la famille est défaillante, si l’immeuble est plus hostile que tolérant, le professeur sera démuni face à l’enfant privé de terreau où planter ses racines. Il manquera une marche à l’escalier social tant que le petit homme n’aura pas fait l’expérience d’une communauté dans laquelle il se reconnaisse.

Or, le jeune d’aujourd’hui est pris dans la mondialisation dès son berceau qui vient d’Asie, dès sa purée achetée dans une grande surface multinationale, dès ses rencontres dans sa Cité multiculturelle. S’il réduit sa communauté à l’ascendance de sa famille, il se trompe dangereusement, parce que ce leurre l’isolera plus qu’il ne le soutiendra.

Le jeune villageois que la maladie écartait de la maison maternelle trouvait abri dans la parentèle qui prolongeait le home momentanément clos. Si on n’offre pas au jeune « des Quartiers » une collectivité pluriculturelle assez petite pour qu’il puisse en toucher les murs, il ne pourra pas s’enraciner, il cherchera toujours qui il est au risque de ne trouver un miroir adapté que derrière les murs d’une prison.

CIFRI

Cf. Amine Maalouf « Les identités meurtrières » Grasset 1998