mardi 15 février 2011

« Les Histoires de Walt Disney »

 « Qui est Charles Perrault ? Comment se fait-il qu’il dise la même chose que Walt Disney dont nous aimons bien les histoires ? » - « Moi, j’aime mieux les films comme la Belle et la Bête que les dessins animés, je trouve que c’est plus beau. » Sont-ils plus ignorants que nous ces jeunes qui ne retiennent que les images de la télévision alors que les jolies illustrations de nos livres d’images situent les contes de notre enfance en France, à l’époque de Perrault, alors que nous les partageons avec tant d’autres peuples.

Ces écoles de vie se sont adaptées aux détails de la vie de chaque peuple, ici on parlera de lampes et de torches ailleurs, mais la leçon reste la même. Car un conte n’est pas une histoire anecdotique, mais la transposition des situations humaines à un niveau si épuré qu’il devient général, c’est par là qu’il est école de sagesse et affleure aux questions philosophiques justement présentées pendant l’enfance avant qu’elles ne forment une synthèse à l’âge l’adulte.

Ce patrimoine commun aux hommes est le lieu idéal pour reconnaître nos ressemblances par delà nos différences, tels ces jeunes qui peuvent commencer le récit en Français puis passer la parole à un copain qui le continuera en arabe et laissera la fin à celui qui parle swahili chez ses parents.

CIFRI

Cf. « Quand deux fables se rencontrent »  publié grâce au FAS,

 
Les premiers écrits de sagesse connus se trouvent dans le livre de « Kalila et Dimna » composé en Inde vers 300 de notre ère par un sage brahmane nommé Pilpaye pour le roi Dabchalim. Celui-ci ayant reconnu la sagesse de ce savant l’envoya dans tout le royaume apprendre à tout le monde comment vivre bien.
Pour se faire comprendre à la fois  des enfants et des adultes, l’orateur racontait des histoires d’animaux dont les héros étaient des chacals : Kalila le sage et Dimna le fourbe.  Le roi fut si content de cet enseignement qu’il en organisa une lecture publique devant les grands personnages du royaume et, pour récompenser Pilpaye, on enferma son livre dans le coffre-fort du palais royal, afin que les ennemis du pays ne puissent jamais s’en emparer et y apprendre la sagesse. Heureusement que la voix de Pilpaye était maintenue dans un livre car peu à peu celui-ci fut recopié puis traduit en Persan, dès le 6° s. puis en arabe vers 750. Ce livre finit par être connu en Europe, et les histoires elles-mêmes se répandirent en Afrique du Nord et même en Afrique de l’Ouest.
C’est passionnant de chercher par quelles voies ces belles histoires ont passé pour aller à travers les terres des hommes qui sont toujours affrontés aux mêmes questions.