lundi 5 avril 2010

Echo de la voix des anciens

Les tomates, les haricots, les groseilliers ne peuvent se passer d’un tuteur pour mûrir. Les enfants leur ressemblent et nous pensons tout de suite aux parents et à l’école. Malheureusement, bien des familles sont mal en point et le professeur ne peut être à la fois le père absent, la mère débordée, le repas commun déserté et assurer en même temps l’enseignement dont il est chargé.. Chacun récriminant contre la défaillance de l’autre parti, on se presse d’en appeler aux traitements médico psychologues. Mais que peut faire le meilleur horticulteur sans terre autour du planton ?

La plupart des peuples ont proposé des alternatives à l’action des parents proprement dits, c’est la parenté, le voisinage immédiat qui soulageait la charge trop lourde des géniteurs. Dans les modernes quartiers de nos villes, ce recours s’efface souvent à cause de la dispersion des familles, et on cherche à proposer des activités attrayantes pour occuper une jeunesse en danger, or ces dépenses s’avèrent décevantes. Sachant bien que l’engrais ne suffit pas à fortifier le planton, nos ancêtres prenaient soin de nourrir le terreau de la communauté urbaine par un lieu symbolique accessible à tous et toujours régulièrement animé par des rites festifs. Qu’on l’appelle salle des fêtes, Case à palabres ou autrement, il s’agit toujours d’une humus protecteur…

Au nouveau venu qui entre, des jurons pleins la bouche, l’immigré objecte : « Arrête, tu abîmes les murs de notre maison » et l’adolescent poursuit « Parce que les murs de la maison c’est nous » Quel aïeul français a donc chanté les murs de « Dame Tartine » qui étaient bâtis avec les douceurs du goûter offert après la classe ?

CIFRI

Pour aller plus loin : oeuvres de Jean Marie Petitclerc