mercredi 21 avril 2010

L’identité refusée

Les Cités que secrètent les grandes villes enchevêtrent une population qui pourrait se sentir solidaire puisque la pauvreté atteint semblablement beaucoup de leurs habitants, Maghrébins et Noirs, Français en échec et immigrés. Cependant, la défense instinctive de ces exclus est souvent de se réfugier dans un passé idéal au risque de refuser l’évidence de leur nouvelle et commune identité : celle de la commune qui les rattache à la nation

Peu importe que les usages soient différents, si l’odeur qui monte des cuisines se répand dans la même rue, si l’électricité des mêmes escaliers brûle à la fois pour l’ouvrier qui rentre tard ou pour les jeunes qui s’ennuient dehors.

Comment rendre fiers de leur adresse les jeunes qui s’ostracisent eux-mêmes, sinon en soutenant des réussites partagées ? Quelle image d’eux-mêmes peuvent proposer les jeunes, sinon la réalité d’une appartenance commune au même sol.

L’Académicien s’honore bien de reprendre le fauteuil de ses prédécesseurs, pourquoi l’héritage des hommes qui les ont précédés, en France et aussi dans leurs civilisations d’origine, ne serait-il pas leur passeport pour entrer ici et maintenant sur la terre qu’ils vont fouler ?
CIFRI

Cf. Albert Camus Le premier homme Folio Gallimard 1994